Pour le deuxième semestre, attendez-vous à voir un monde divisé

    by VT Markets
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    Jul 24, 2025

    Les principales banques centrales du monde ne suivent plus un chemin commun. Une forte secousse commerciale provenant des États-Unis les oblige à emprunter des voies très différentes, créant une divergence profonde qui marquera le reste de l’année 2025.

    La première moitié de 2025 se termine, et l’économie mondiale se trouve à un tournant décisif, subissant des défis croissants. La seconde moitié de l’année s’annonce comme une période de divergence croissante dans la politique monétaire mondiale.

    Pourquoi ? Une variable immense : l’imposition de tarifs douaniers aux États-Unis, qui a plongé le commerce mondial dans un état de bouleversement sans précédent et créé des défis asymétriques pour les banques centrales du monde.

    Alors que certaines nations comme le Japon, les Philippines et l’Indonésie ont conclu des accords commerciaux pour atténuer le choc, les négociations critiques avec l’Union européenne et la Chine restent en suspens, injectant une incertitude politique jugée “exceptionnellement élevée”. Cela a engendré deux problèmes macroéconomiques opposés à l’échelle mondiale.

    Les États-Unis font face à une impulsion de stagnation et d’inflation provoquée par les tarifs. En revanche, le reste du monde développé, notamment la zone euro et le Japon, fait face à un choc déflationniste dû à une demande externe en déclin.

    Cette asymétrie fondamentale dictera les contours de la politique monétaire et de la performance des devises pour le reste de l’année. Voyons comment.

    Le Pivot Prudent de la Fed

    La Réserve fédérale des États-Unis se trouve en état de pause vigilante, maintenant son taux d’intérêt clé dans une fourchette de 4,25 % à 4,50 % jusqu’à la mi-année. Cette situation reflète une image économique profondément conflictuelle qui oppose les deux mandats de la Fed.

    Le marché du travail, bien que solide, ralentit, avec des projets d’embauche modérés par l’incertitude économique. En même temps, les pressions inflationnistes dues aux nouveaux tarifs sont indéniables, les entreprises de tous les districts de la Fed rapportant des coûts croissants répercutés sur les consommateurs.

    Cela présente un défi de stagnation pour la Réserve fédérale : une pression à la hausse sur les prix et à la baisse sur la croissance. La propre projection médiane de la Fed indique deux baisses de taux de 25 points de base d’ici la fin de 2025, suggérant un taux de politique d’année de 3,75 % à 4,00 %.

    Cependant, le comité n’est pas du tout unifié, une faction importante ne voyant aucune réduction de taux cette année. La prévision de base est que la Fed reste en attente pendant l’été pour évaluer l’impact des tarifs avant de procéder à une ou deux baisses à la fin du quatrième trimestre, alors que le ralentissement économique devient plus apparent.

    Assouplissement Précis de la Chine

    La Banque populaire de Chine (PBOC) devrait continuer sa politique d’assouplissement “modérément large” et hautement ciblée pour soutenir la deuxième plus grande économie du monde.

    Contrairement à ses pairs occidentaux, l’approche de la PBOC répond à des vents contraires structurels profonds, y compris une crise prolongée du secteur immobilier et une consommation intérieure faible.

    Au lieu d’appliquer des réductions de taux agressives et généralisées, la PBOC continuera de s’appuyer sur des outils de précision comme des réductions du taux de réserve obligatoire et des facilités de prêt ciblées. Cela lui permet de canaliser le crédit vers des secteurs prioritaires tout en gérant son “Trilemme de Stabilité Pilotée”.

    L’objectif est de maintenir la “stabilité de base du taux de change du RMB” pour éviter des sorties de capitaux déstabilisantes, une contrainte qui empêche des réductions majeures des taux d’intérêt directeurs. Ainsi, les prévisions pour la seconde moitié de l’année sont de continuer les injections de liquidités ciblées sans changement des principaux taux d’intérêt politiques.

    Normalisation Bloquée du Japon

    La Banque du Japon (BoJ) se trouve à un tournant précaire, ses ambitions de normalisation de la politique monétaire brusquement arrêtées. Après avoir enfin relevé son taux d’intérêt politique à 0,5 % en janvier 2025—son plus haut en 17 ans—la banque centrale a été contrainte de s’arrêter, citant les “incertitudes extrêmement élevées” de la politique tarifaire américaine.

    Le choc externe menace l’économie japonaise dépendante des exportations, déjà en difficulté, ayant vu son PIB se contracter au premier trimestre.

    Cette situation a piégé la BoJ dans un “piège de crédibilité”. Après avoir passé des décennies à prouver qu’elle pouvait générer de l’inflation, elle doit maintenant prouver qu’elle peut agir comme une banque centrale conventionnelle qui lutte contre l’inflation. Cependant, relever les taux dans un contexte de choc externe risque de la plonger en récession et de forcer un retour humiliant sur la politique.

    La Suisse lutte activement contre la déflation, et d’autres voient l’inflation modérer vers leurs objectifs.

    Pivot Prudent de la BCE

    La Banque centrale européenne (BCE) est fermement engagée dans un cycle d’assouplissement, en réponse à une croissance modeste et une tendance déflationniste claire. Ayant abaissé son taux de dépôt principal à 2,00 % en juin, elle devrait continuer avec au moins une autre réduction de 25 points de base d’ici septembre, portant le taux à 1,75 %.

    Les perspectives de la zone euro sont lourdement assombries par la menace des tarifs américains et la forte appréciation de l’euro, qui a atteint des niveaux proches de 1,18 $.

    Cette force de la monnaie est devenue un facteur critique dans le calcul de la BCE, agissant comme un “mécanisme de resserrement de facto”. Un euro plus fort rend les importations moins chères, ajoutant à la pression déflationniste, et nuit aux exportations, freinant la croissance.

    Ce resserrement induit par la monnaie contredit les réductions de taux de la BCE, la forçant à adopter une posture plus accommodante simplement pour contrarier l’effet de la force de sa propre monnaie. Cette dynamique renforce l’idée d’une divergence de politique continue avec la Réserve fédérale.

    Comité Divisé de l’Angleterre

    Le Comité de politique monétaire (MPC) de la Banque d’Angleterre (BoE) navigue dans un environnement domestique stagflationniste difficile. L’économie britannique souffre d’une inflation obstinément élevée, qui devrait rester bien au-dessus de l’objectif de 2 % pour le reste de 2025, aux côtés d’une croissance lente du PIB.

    Lors de sa réunion de juin, le MPC a maintenu le taux de la Banque à 4,25 %, mais la décision masquait une forte tendance accommodante, avec un vote serré de 6 à 3 où trois membres ont favorisé une réduction immédiate.

    Cette division claire signale un comité encline à poursuivre l’assouplissement. La prévision de base est d’une réduction supplémentaire de 25 points de base dans la seconde moitié de l’année, portant le taux de la Banque à 4,00 %. Les perspectives sont davantage compliquées par la vulnérabilité structurelle du Royaume-Uni.

    La Banque Suisse à la Tête de l’Assouplissement

    La Banque nationale suisse (BNS) s’est établie comme la banque centrale la plus accommodante du monde développé. Dans une mesure préventive en juin, elle a abaissé son taux de politique à 0,0 % en réponse à une inflation en forte baisse, tombant en territoire déflationniste en mai.

    La politique de la BNS est une bataille constante contre son propre succès ; son statut de destination refuge de premier plan devient une malédiction en période de stress mondial.

    Le capital international fuyant l’incertitude provoque une forte appréciation du franc suisse, ce qui nuit à l’économie axée sur les exportations et entraîne de la déflation. Par conséquent, la BNS mène une “guerre contre son propre statut de refuge sûr”, utilisant la politique monétaire pour rendre la détention de francs moins attrayante.

    La réduction de juin a préparé le terrain pour un retour aux taux d’intérêt négatifs, le consensus fort pointant vers une autre réduction de 25 points de base en septembre afin d’établir un nouveau taux de -0,25 %.

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